[Neige] Chapitre 1 - La Rencontre

Publié le par Chester

1909, 14 octobre un jeudi matin.

 

Tout a commencé ce matin là, quand je l’ai découvert dans l’ombre de cette pièce lugubre. Cette rencontre a changée le cours de mon existence.

 

 

Chapitre 1 : La rencontre


 

J’étais sur l’enquête d’un meurtre, un tueur en série.

 

J’étais sur ses traces, persuadé que j’avais enfin trouvé sa planque mais j’ai échoué. En arrivant non loin du lieu où je pensais le trouver, je suis tombé sur un endroit étrange, sombre comme s’il s’était passé à l’intérieur des choses d’une horreur inimaginable. Tout autour, il y avait un brouillard étrange, blanc comme s’il eut s’agit de spectres… Je ne crois pas en ces choses, mais je dois avouer que cet endroit m’a donné la chair de poule, comme un mauvais pressentiment qui me tiraillait les entrailles. Le jour venait tout juste de se lever et les bêtes nocturnes commençaient tout juste à se terrer, cessant leur chant lugubre. Il n’y avait pas de vent pourtant je pouvais sentir un souffle glacé caresser ma peau.

 

Je n’étais pas seul, un collègue de travail m’accompagnait avec d’autres personnes… J’entendais leurs murmures inquiets, leur souffle irrégulier qui donnaient naissance à de la fumée qui rejoignait le brouillard. Je me suis alors tourné vers eux sans montrer ma défaillance personnelle et leur ai rappelé que nous allions attraper le plus dangereux des assassins de ce temps. Depuis l’affaire en Angleterre de Jack l’éventreur, il n’y avait pas eu plus sanglant.

Nous nous approchions alors de la maison. C’était une vieille maison délabrée et qui semblait être en colère. Je ne sais comment expliquer les sentiments que j’ai ressentis en arrivant sur le pas de la porte. Personne ne l’a remarqué, mais j’ai hésité une seconde. Quelque chose en moi me hurlait de partir d’ici et de ne surtout pas faire ce que je m’apprêtais à faire… Les fenêtres par endroits avaient été brisées de l’extérieur et malgré la lumière naissante du jour, l’intérieur de cette maison était noir… Si noir que cela me donnait l’impression que cette maison allait tous nous engloutir dans le néant.

 

La porte émit un sombre grincement, comme un rire mauvais, l’air devint plus froid, sans doute parce qu’ici la lumière ne pouvait entrer. Seule ma raison me faisait avancer dans cet endroit… La poussière au sol était épaisse et recouvrait entièrement le parquet. Au centre de la pièce, il y avait une table ronde, ancienne de l’époque de mes grands parents… Il y avait un de ces vieux napperons blancs qui recouvrait les tables, on pouvait deviner la dentelle malgré la poussière qui l’avait ternie. Sur la droite, une vieille cheminée où reposait dessus une ancienne porcelaine avec un homme et une femme dansant dessus dans de beaux habits d’apparat. Et juste à côté, une poupée de porcelaine qui regardait de ses yeux fixes en verre la pièce. Le silence qui régnait était absolu et je ne me souviens même pas avoir entendu nos souffles. Il y avait aussi des tableaux accrochés aux murs mais il était impossible de savoir quel en était le dessin car la poussière avait effacé toute trace, comme un voile sur ce qu’était ce lieu avant le drame… Il s’était passé quelque chose ici, quelque chose d’horrible qui avait laissé sa trace ici, c’était une certitude que j’avais. C’était palpable et ça avait souffert, horriblement souffert… Peut-être parce que nous ressentions la colère de ce lieu, nous avancions à pas lent et difficiles, comme si nos jambes devenaient de plus en plus lourdes et la froideur de l’endroit rendait mes mains bleues. Pourtant j’avançais dans cette demi obscurité, mon arme à feu à la main à l’affût de la moindre agression de ce tueur… Mais pourtant, il n’y avait personne… Pas une âme qui vive… Pourtant j’avais le sentiment qu’il y avait quelqu’un dans cet endroit qui savait que nous étions là. Alors que les hommes s’empressaient de sortir, je restais près de la table nos traces de pas au sol prouvait que nous avions été là. D’un pas prudent, la maison grinçante et gémissante, je m’approchais alors du couloir le plus sombre de la maison. Je soupçonnais mes hommes de ne pas y être allé mais comment aurais-je pu leur en vouloir… Même moi je tremblais légèrement alors que je m’engouffrais dans ce couloir. Je me souviens parfaitement de cette odeur rance qui ne cessait d’augmenter, obligé de porter un mouchoir à mon nez dans le but d’atténuer cette odeur qui me soulevait le cœur. La lumière semblait ne plus pouvoir atteindre les murs, le sol ou même le plafond de ce couloir et pourtant, j’entraperçus un bouton de porte. Je savais que c’était là… Je savais qu’il y aurait quelque chose derrière mais quoi… J’étais incapable de le dire. Un terrible secret, ça j’en étais sûr.

 

Moi qui suis un inspecteur renommé, je peux dire que j’ai vu beaucoup de choses horribles dans ma vie. J’ai été le témoin de la folie de l’homme et de sa cruauté. Je ne savais pas quelle horreur j’allais à nouveau découvrir… J’ai posé ma main sur la poignée de la porte, je ne me rendais pas compte à quel point j’avais froid quand j’ai tourné le loquet. La porte a grincé d’une manière lugubre, plaquant le mouchoir sur mon nez alors que l’odeur de chair pourrie était à son paroxysme, me faisant froncer les sourcils et grimacer fortement.

 

« Seigneur… » Je ne pus alors m’empêcher en voyant le corps d’une femme dans un canapé dans un état de décomposition avancé. Je fermais les yeux un instant, l’odeur était insoutenable. Cela devait faire des semaines qu’elle était là… Je vis alors à ses pieds, qu’elle n’en avait plus. Au niveau de ses mains, je pouvais voir des menottes qui avait dû l’empêcher de bouger… Où était le tueur ? Je regardais autour de moi dans l’espoir d’y voir quelque chose mais il n’y avait rien… A part de la poussière et probablement, l’esprit de cette femme.

 

La main toujours sur la poignée poisseuse, je le vis alors dans un coin, assit par terre les genoux ramener contre son torse. Il ne bougeait pas… C’était un jeune homme…

 

« Bonjour... » Je m’entendis alors souffler tout bas, m’approchant pour voir qu’il respirer doucement. « Tu habites ici ? » Je demandais alors.

 

Le jeune garçon leva alors les yeux sur moi, je ne pouvais que voir deux cercles blancs, aussi blanc que ses cheveux… Il bougea lentement la tête vers moi comme s’il me regardait droit dans les yeux.

 

« Qui êtes vous ? » Me demanda-t-il alors… A sa voix, je pouvais seulement deviner qu’il avait une quinzaine d’années.

« Je suis inspecteur de police… Je m’appelle Amadeo. Et toi, comment tu t’appelles ? »

« Je m’appelle Lucas. Je peux voir votre insigne ? » Demanda alors le jeune homme et je la sortais, sans savoir pourquoi je la lui montrait, il semblait content.

 

« Tu vis ici ? »

« Oui. »

« Où sont tes parents ? »

 

J’étais accroupi dans cette pièce avec ce jeune homme étrange aux cheveux et aux yeux blancs, un cadavre en putréfaction à quelques mètres à peine.

 

« Maman est là… Avec Angélica… » Souffla le jeune homme qui montra du doigt la morte mais je ne voyais qu’un seul corps.

« Il n’y a qu’une personne… » Je lui dit alors, je pensais qu’il était dans un état de choc que je n’avais pas encore vu, qu’il délirait après une terrible tragédie.

« Elle est dans son ventre, ma sœur Angélica n’est pas encore né… Et elle ne viendra jamais. Elles sont vraiment là vous savez, elles vous entendent. » Souffla Lucas qui avait une voix étonnamment douce et apaisante alors qu’il y encore quelques minutes à peine, j’étouffais presque en étant dans cette maison.

 

C’est comme s’il s’agissait d’un autre monde, coupé du mien et de celui des autres.

 

« Il n’y a personne ici, hormis toi et moi. » Je lui répondis alors, son visage ne changeait pas de son expression neutre, il continuait de me ‘regarder’ et pourtant, il était aveugle.

« Vous vous trompez, je les vois vous savez mais ce n’est pas grave si vous ne me croyez pas… Elle m’avait dis qu’on me prendrai pour un fou si je disais ça. Mais je ne dis que la vérité. » Souffla le jeune homme…

 

En tant qu’inspecteur, je ne pouvais effectivement le croire… Nous travaillons sur des preuves physiques et vérifiables… Ce qu’il me disait ne pouvait être que l’œuvre d’un pauvre jeune homme désaxé à cause de la mort de ses proches. Mais en tant qu’homme… J’eu un doute car il me disait ça sur un ton si naturel que je me mis à douter… A émettre la possibilité qu’il pouvait effectivement voir les fantômes de ses proches.

 

« Est-ce que tu me vois ? » Je demandais alors.

« Je vous vois… Mais de manière différente de ce que vous imaginez. » Me répondit-il.

« Tu es aveugle ? »

« Je ne sais pas. »

 

Sa réponse m’intrigua énormément, je plissais alors un peu les yeux.

 

« Comment ça tu ne sais pas… ? De quelle couleur sont mes cheveux ? »

« Ne fait-il pas noir dans cette pièce ? » Me demanda-t-il à son tour. « Je ne vois pas… »

« Tu ne voudrais pas venir avec moi, pour que tu les vois Lucas ? A la lumière. »

 

Lucas sembla réfléchir un court instant.

 

« A quoi cela servirait-il ? »

« Tu ne veux pas sortir d’ici ? » Je lui demandais doucement. Comment se faisait-il qu’il avait les cheveux blancs ? « Ta mère ne veut pas que tu partes ? »

 

Je tentais d’entrer dans son jeu, peut-être qu’ainsi, je pourrais le faire sortir. Le jeune homme leva lentement la tête comme s’il regardait quelque chose dans un coin de la pièce, je frissonnais… C’est à ce moment là que je commençais à me rendre compte que j’étais frigorifiée.

 

« Elle me dit de vous suivre... » Fit Lucas qui me regardait de nouveau.

« C’est bien alors… Tu vas pouvoir me donner la main. »

« Elle me demande aussi de vous dire qu’elle souhaite que vous me preniez sous votre protection. »

 

Je reste un instant silencieux et plisse les yeux, sans savoir pourquoi, j’acceptais déjà cette condition. Je le pris par la main et il se leva doucement, la maison si effrayante au début me donnait maintenant un sentiment de paix, j’avais la sensation que cet enfant allait m’apprendre bien plus sur la vie que n’importe qui.

Doucement, nous sortions des ténèbres pour aller à la lumière du jour qui s’était doucement levé. Lucas mis sa main devant ses yeux, c’est une fois dehors que je compris enfin qu’en réalité, c’était la toute première fois qu’il voyait la lumière du jour… Que depuis toujours il avait vécu dans l’obscurité…

Publié dans Neige

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C
Il est étrange ton Lucas mais ton inspecteur aussi XD.
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S
lup^^ Je me suis rendue compte que je n'étais pas encore venue sur ton blog même si tu fais une co-prod avec cass, donc me voilà ^^<br /> Sinon, il m'a donné des frissons ton chapitre, j'aime pas les trucs qui font peur XD Mais le garçon aveugle m'intrigue, en grande sadique que je suis j'adore les adolescents à l'histoire tragique<br /> ;p
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C
<br /> <br /> huhu, pas de soucis ^^ ! Contente que ça te plaise, le prochain chapitre ne devrait pas tarder :p (genre dans la soirée o/) Merci pour ton com' !<br /> <br /> <br /> <br />
A
Niark Niark! j'm'en souviens tu me l'avais lu ce chapitre héhé. j'adore XDD
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